Etudiants

La philosophie a le plus faible coefficient du BAC

Mardi 18 juin marque le retour de l’épreuve de philosophie au baccalauréat, une épreuve finale commune à tous les élèves des voies générale et technologique. Cependant, cette année, un débat autour du coefficient attribué à cette matière suscite des réactions parmi les enseignants et les élèves.

Un coefficient sous-estimé

La philosophie, autrefois une discipline centrale du baccalauréat, voit son coefficient réduit à 8 sur 100 pour les élèves de la voie générale et à 4 sur 100 pour ceux de la voie technologique. Ce chiffre est inférieur à celui de l’épreuve de français, traditionnellement équivalente en importance pour les Terminales et les Premières.

Marie Perret, présidente de l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public (Appep), exprime son incompréhension face à cette décision : « Le coefficient de la philosophie est plus faible que celui du français, alors que ces deux matières ont historiquement la même importance. » L’association avait exprimé ses réserves lors de la réforme du bac, mais n’a obtenu aucune réponse satisfaisante du ministère.

Le nouveau calendrier

L’an dernier, les épreuves de spécialité se tenaient en mars, laissant les élèves avec la majorité de leurs notes déjà acquises. Cette situation avait entraîné une démobilisation massive, transformant les classes en une atmosphère de pré-vacances. Cette année, toutes les épreuves, y compris celles de spécialité, sont regroupées en juin, un changement bien accueilli par les enseignants comme Jérôme, professeur de philosophie dans le Val de Marne : « C’est une très bonne chose qu’ils aient toutes leurs épreuves de spécialité en juin avec la philo. »

Les enjeux du grand oral

Le grand oral, une nouvelle épreuve du bac, pose également problème avec son coefficient supérieur à celui de la philosophie. Jérôme critique cette disparité : « Les élèves passent beaucoup moins de temps à préparer le grand oral, peut-être 10 heures de préparation individuelle seulement. » Julie Le Mazier, professeure de philosophie, ajoute que le grand oral, bien que chronophage, offre des résultats limités et peut être discriminant socialement.

Une réforme nécessaire

Le débat sur le coefficient de la philosophie reflète une question plus large sur la place de cette matière dans le cursus scolaire. Julie Le Mazier propose d’introduire la philosophie plus tôt dans la scolarité : « Les élèves sont en demande d’une préparation sur une plus longue durée. Ceux qui commencent la philosophie en première avec la spécialité Humanités, Littérature, Philosophie en sont très satisfaits. »

Alors que les Terminales se préparent à passer leur épreuve de philosophie, le débat sur le coefficient de cette matière et sa place dans le baccalauréat reste ouvert. L’Appep (Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public) continue de plaider pour une réévaluation à 10, espérant que le ministère prenne en compte l’importance de cette discipline dans la formation intellectuelle des élèves. En attendant, la philosophie, malgré son faible coefficient, demeure une épreuve décisive pour de nombreux lycéens en route vers le diplôme tant convoité.