Etudiants

Les aides pour les étudiants non boursiers

De nombreux étudiants ne sont pas éligibles aux bourses sur critères sociaux mais reçoivent peu ou pas de soutien financier de la part de leurs parents. Face à cette situation, il existe divers dispositifs pour les aider à surmonter les défis financiers pendant leurs études.

La précarité étudiante en France

Chaque semaine, dans le XVe arrondissement de Paris, une scène se répète : des centaines d’étudiants font la queue pour bénéficier de distributions alimentaires gratuites. Mattéo, étudiant en deuxième année de licence de mathématiques, est l’un d’entre eux. « Sans cette aide, je ne pense pas que je mangerais de légumes », confie-t-il. Avec son budget serré, il se contente souvent de pâtes, mangeant des repas peu équilibrés pour économiser.

Mattéo ne perçoit pas la bourse sur critères sociaux car, sur le papier, les revenus de ses parents sont trop élevés. Cependant, ses parents ne peuvent lui envoyer que 100 à 150 euros par mois, une situation similaire à celle de nombreux autres étudiants. Lilo, en troisième année de chimie, reçoit 50 euros un mois sur deux de ses parents qui doivent subvenir aux besoins de plusieurs enfants.

Les aides alternatives du CROUS

Le premier réflexe pour les étudiants en difficulté financière devrait être de postuler aux bourses en créant un dossier social étudiant (DSE). Même si l’étudiant n’est pas retenu pour une bourse sur critères sociaux, il peut être redirigé vers d’autres aides disponibles.

Allocation spécifique annuelle

Les étudiants qui ne reçoivent pas de bourses mais financent eux-mêmes leurs études peuvent être éligibles à une allocation spécifique annuelle. Pour y accéder, il faut avoir gagné au moins trois fois le SMIC net sur l’année précédente (soit environ 4 139 euros). L’étudiant doit également être considéré comme autonome par rapport à ses parents, avec son propre logement et sa propre déclaration fiscale.

Cette allocation est également disponible pour les étudiants en rupture familiale, indépendamment des revenus des parents. Les conflits familiaux peuvent avoir diverses causes, allant de l’orientation sexuelle à des choix d’études controversés. Ces étudiants peuvent contacter les assistants sociaux du CROUS après avoir été mis dehors, par exemple.

Les étudiants de plus de 28 ans reprenant leurs études ou certains étudiants étrangers vivant seuls en France (provenant de Suisse ou de l’EEE) peuvent également bénéficier de cette aide. L’évaluation auprès des assistants sociaux du CROUS est nécessaire pour justifier la non-assistance des parents. Les aides varient de 1 454 à 6 335 euros sur un an et sont généralement octroyées dans un délai d’un à deux mois.

Aides ponctuelles en cas d’imprévu

En cas de difficulté financière soudaine, les étudiants peuvent demander une « aide spécifique ponctuelle », versée en une seule fois, pouvant aller jusqu’à 3 071 euros. Cette aide peut être demandée plusieurs fois dans une année, jusqu’à un total de 6 142 euros. Contrairement aux allocations annuelles, cette aide est accessible à tous les étudiants de moins de 35 ans, y compris les étudiants étrangers.

Pour obtenir une aide ponctuelle, l’étudiant doit expliquer aux assistants sociaux la nature de l’imprévu ou du problème ayant conduit à cette situation, comme une perte d’emploi, une maladie, ou des problèmes de logement. Les assistants sociaux du CROUS évaluent alors la demande et décident de l’octroi de l’aide en fonction des circonstances.

Autres ressources et conseils

En plus des aides mentionnées, il est conseillé aux étudiants de se renseigner sur d’autres ressources disponibles, telles que les services sociaux universitaires, les associations étudiantes, et les aides locales spécifiques à chaque région. Les responsables du CROUS insistent sur l’importance de prendre contact avec leurs services, même si les étudiants pensent ne pas être éligibles à une aide particulière.

« On a beaucoup de ressources pour aider les étudiants, mais ils ne sont pas toujours au courant qu’elles existent », déplore Laure Jamme, responsable du service social du CROUS de Paris. Elle encourage tous les étudiants à se renseigner et à demander de l’aide lorsque cela est nécessaire.