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Devenir intermittent du spectacle

Le statut d’intermittent du spectacle est un régime spécifique et unique en France, qui concerne principalement les professionnels du monde de l’audiovisuel et du spectacle vivant. Il est souvent comparé au statut de freelance dans la télévision et le cinéma en raison de la nature irrégulière et souvent temporaire des emplois qu’il implique.

Qu’est-ce que le régime d’intermittent du spectacle ?

Le régime d’intermittent du spectacle est destiné aux artistes et techniciens dont l’emploi est par nature discontinu. Contrairement à d’autres professions où les CDI sont courants, les intermittents du spectacle travaillent principalement sous des CDDU (Contrats à Durée Déterminée d’Usage). Ces contrats sont typiques pour les missions temporaires et spécifiques, telles que le tournage d’une série télévisée, la production d’un film, ou la mise en scène d’un spectacle vivant.

Les avantages de ce régime sont multiples. Il offre une grande flexibilité aux travailleurs qui peuvent ainsi accepter divers projets pour différents employeurs. Les intermittents bénéficient également d’une protection sociale complète, incluant l’assurance maladie et la retraite. Ils ont accès à la formation professionnelle continue, ce qui leur permet de rester à jour dans leurs compétences et de s’adapter aux évolutions du secteur.

Les conditions d’accès au statut d’intermittent

Pour bénéficier du régime d’intermittent du spectacle, il est nécessaire de remplir certaines conditions, notamment en termes d’heures de travail effectuées. Pour les artistes, il faut accumuler 507 heures de travail sur une période de 319 jours précédant la demande d’inscription. Les techniciens, quant à eux, doivent justifier de 507 heures sur une période de 304 jours.

Ces heures sont vérifiées par Pôle Emploi, qui gère l’inscription des intermittents. Les contrats doivent être des CDDU, et les employeurs doivent fournir des attestations de travail pour chaque mission. Il est également important de noter que le montant des cachets perçus par les artistes est converti en heures pour faciliter le calcul.

La procédure d’inscription

La première étape pour devenir intermittent du spectacle est de s’inscrire à Pôle Emploi Spectacle. Les candidats doivent créer un compte en ligne et remplir les informations requises sur leur parcours professionnel et les contrats de travail effectués. Les documents justificatifs, tels que les contrats et les bulletins de salaire, doivent être soumis pour prouver que les conditions d’heures de travail sont remplies.

Une fois le dossier complété, Pôle Emploi évalue la demande et vérifie que toutes les conditions sont respectées. Si le dossier est validé, le statut d’intermittent est accordé, permettant au professionnel de bénéficier des allocations chômage spécifiques, aussi appelées ARE (Aide au Retour à l’Emploi).

Les avantages du statut d’intermittent

Le statut d’intermittent du spectacle offre plusieurs avantages. Tout d’abord, il permet une grande flexibilité en termes d’emploi. Les professionnels peuvent travailler sur une variété de projets, ce qui enrichit leur expérience et leurs compétences. En outre, les intermittents bénéficient d’une protection sociale complète, incluant l’assurance maladie, la retraite, et l’accès à la formation professionnelle continue.

Les intermittents reçoivent également des allocations chômage pendant les périodes d’inactivité, ce qui assure une certaine sécurité financière. Ces allocations sont calculées en fonction des heures travaillées et des revenus perçus durant les périodes d’activité.

Les inconvénients et défis du régime

Malgré ses nombreux avantages, le régime d’intermittent du spectacle présente aussi des inconvénients. La précarité de l’emploi est l’un des principaux défis. Les périodes d’inactivité peuvent être longues et imprévisibles, ce qui peut engendrer une instabilité financière pour les professionnels. De plus, la complexité administrative liée à la justification des heures travaillées et des cachets perçus peut être un obstacle pour certains.

Il existe également des inégalités dans le traitement des intermittents. Ceux qui réussissent à cumuler les 507 heures requises bénéficient des allocations chômage, tandis que ceux qui n’y parviennent pas sont laissés sans soutien financier. Enfin, bien que les intermittents aient droit à des congés payés, la nature irrégulière de leur emploi rend difficile l’accumulation de jours de vacances consécutifs.

Les perspectives de carrière

Le statut d’intermittent du spectacle offre des opportunités variées pour les artistes et les techniciens. Grâce à la flexibilité du régime, les intermittents peuvent travailler sur une multitude de projets dans des domaines aussi divers que le cinéma, la télévision, le théâtre, la musique, et les spectacles vivants. Cette diversité d’expériences permet aux professionnels de développer un large éventail de compétences et de se spécialiser dans des domaines spécifiques de leur choix.

Avec l’expérience, les intermittents peuvent évoluer vers des postes à responsabilités. Par exemple, un technicien de plateau peut devenir régisseur général, superviseur d’effets spéciaux, ou encore directeur technique. De même, les artistes peuvent progresser vers des rôles de metteurs en scène, de chorégraphes, ou de directeurs artistiques.