Etudiants

Des étudiants en médecine formés en situation de guerre

Le mercredi 26 juin 2024, les étudiants en sixième année de médecine de l’université de Rennes ont vécu une journée d’immersion au sein du 11e régiment d’artillerie de marine (11e RAMa) à Saint-Aubin-du-Cormier. Cet événement marquant fait partie d’un programme d’initiation au secourisme de combat, une composante clé de l’unité d’enseignement optionnelle « Santé en milieu militaire » créée en collaboration avec le Service de santé des armées (SSA).

Simulation de secourisme de combat

Au cœur du camp militaire, les étudiants ont participé à des exercices de simulation réalistes, recréant les conditions extrêmes d’une zone de conflit. Les soldats en formation simulaient des blessés de guerre, permettant aux étudiants d’observer et de participer aux soins de première urgence sous le feu ennemi. Cette mise en situation immersive visait à renforcer leurs compétences en sauvetage de combat et à leur donner un aperçu des défis uniques rencontrés par les médecins militaires.

L’adjudant Yoann, du 15e Centre médical des armées (CMA) de Cesson-Sévigné, a dirigé ces simulations avec expertise. Il a expliqué aux étudiants les symptômes courants rencontrés sur le terrain, comme la sensation d’avoir de l’eau dans les poumons, un effet souvent rapporté par les blessés de guerre. « Intégrer ces détails dans les simulations rend l’expérience plus réaliste et prépare mieux les futurs médecins aux conditions qu’ils pourraient rencontrer en opération, » a-t-il précisé.

Formation théorique et pratique

La journée d’immersion faisait suite à plus de 20 heures de cours théoriques couvrant divers aspects de la médecine de guerre. Les étudiants ont étudié les risques infectieux en opération extérieure, les mécanismes lésionnels spécifiques à la médecine de combat, le triage, les premiers secours psychologiques, et les interventions en contexte nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC). Une attention particulière a été portée sur le protocole « SAFE MARCH RYAN », un acronyme mnémotechnique essentiel pour exécuter les gestes de premiers secours dans le bon ordre et en temps limité.

Les défis du secourisme de combat

Lors des exercices pratiques, les étudiants ont été confrontés à des scénarios complexes, tels que la réorganisation d’une équipe médicale lorsqu’un secouriste est lui-même blessé. « La section doit se réorganiser en attendant les renforts, » a expliqué l’adjudant Yoann, soulignant l’importance de la flexibilité et de la réactivité en situation de crise. Il a également rappelé une règle stricte : « Deux soignants ne montent jamais ensemble dans le même véhicule dans un convoi. C’est interdit ! »

Le professeur Renaud Bouvet, chef du service de médecine légale et médecine pénitentiaire du CHU de Rennes, a exprimé sa fierté quant à l’engagement des étudiants dans ce programme. « L’avenir leur appartient, » a-t-il déclaré, en évoquant les diverses voies que peuvent emprunter ces jeunes médecins. Certains pourraient être inspirés à rejoindre le service de santé des armées ou à s’engager comme réservistes, contribuant ainsi à la médecine militaire française.

Vers une deuxième promotion

Suite au succès de cette première édition, une deuxième promotion de l’unité d’enseignement « Santé en milieu militaire » est prévue pour la prochaine année scolaire. Ce programme vise à former une nouvelle génération de médecins capables de répondre aux exigences uniques des situations de conflit.