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Comment fonctionne l’algorithme Parcoursup ?

Pour fonctionner, Parcoursup s’appuie sur des algorithmes. Un algorithme est un ensemble structuré d’instructions destiné à atteindre un objectif précis. C’est comparable à une recette de cuisine dans laquelle chaque étape doit être suivie rigoureusement pour préparer un gâteau. Cependant, dans le cas d’un algorithme, c’est un ordinateur qui exécute automatiquement ces étapes.

Un algorithme n’a aucune autonomie : lorsqu’il est créé, il exécute uniquement les tâches pour lesquelles il a été programmé. Le domaine numérique est rempli de ces lignes de codes : ce sont eux qui assurent le fonctionnement des réseaux sociaux, par exemple.

De la même manière, ce sont des algorithmes qui gèrent vos demandes de formation pour la rentrée universitaire : ceux de Parcoursup et des établissements concernés.

Classement des dossiers

Lorsque les établissements reçoivent vos candidatures, ils les classent en fonction de leurs critères spécifiques. Pour les formations sélectives (CPGE, BTS, BUT…), une étape d’élimination s’ajoute.

Cette étape est indépendante de Parcoursup ; chaque établissement utilise ses propres algorithmes et méthodes pour effectuer ce classement.

« On ne sait pas trop comment ces classements sont faits », déplore Claire Mathieu, chercheuse en informatique et ancienne chargée de mission pour Parcoursup en 2018.

En effet, les formations ne sont pas obligées de divulguer les détails de leur fonctionnement.

Derrière les algorithmes, des humains

Dans certaines formations, comme les licences STAPS, les critères sont publics : compétences scientifiques, littéraires et sportives, ainsi que l’engagement civique et le projet d’avenir. Un algorithme attribue un nombre de points aux candidats pour chaque critère, permettant ainsi de les classer.

« Ce dispositif nous fait gagner du temps », reconnaît Fabrice Dosseville, président de la commission Parcoursup de l’UFR Staps de Caen (14). Toutefois, il préfère parler « d’aide à la décision », car l’algorithme ne fait pas tout le travail.

Un second examen, manuel cette fois, est effectué pour ne pas manquer un bon candidat, explique-t-il. Les membres de la commission Parcoursup examinent entre 1.000 et 1.500 dossiers pour identifier les candidats ne répondant pas pleinement aux critères.

L’algorithme et le respect des critères de sélection

Après le classement effectué par les établissements, les algorithmes de Parcoursup prennent le relais. Ils combinent les classements des établissements avec d’autres critères.

Par exemple, l’algorithme s’assure que le quota d’élèves boursiers est respecté pour chaque formation. Si ce quota est de 20%, l’algorithme vérifie qu’il y a au moins un boursier parmi les cinq premiers candidats. Si oui, rien ne change ; sinon, il remonte en tête le premier élève boursier. Ce processus se répète pour les cinq candidats suivants, et ainsi de suite.

Les algorithmes de la plateforme mettent également à jour les classements automatiquement lorsque vous acceptez ou refusez une proposition.

Lorsque plus aucun élève n’accepte ou ne refuse de formation, les algorithmes ne peuvent plus actualiser le classement. Cela marque la fin de la procédure de Parcoursup.

Le processus en détail

  • Inscription et Formulation des Vœux : Les candidats s’inscrivent sur la plateforme et formulent jusqu’à dix vœux, sans les classer par ordre de préférence. Chaque vœu peut comporter des sous-vœux, selon les filières et les établissements.
  • Constitution des Dossiers : Les étudiants doivent constituer des dossiers pour chaque vœu, comprenant des informations académiques (notes, bulletins scolaires), des éléments de motivation (projet de formation motivé), et parfois des recommandations ou des travaux personnels.
  • Examen des Candidatures par les Établissements : Les établissements d’enseignement supérieur examinent les dossiers selon leurs propres critères, qui peuvent inclure les résultats académiques, les compétences spécifiques, la motivation, etc.
  • Réponses aux Propositions : Les candidats reçoivent des propositions d’admission à partir de fin mai. Ils peuvent accepter une proposition, la refuser, ou la mettre en attente en fonction des autres réponses reçues.
  • Phase Complémentaire : Pour les candidats n’ayant reçu aucune proposition ou souhaitant postuler à de nouvelles formations, une phase complémentaire est ouverte de fin juin à mi-septembre.
  • Inscription Administrative : Les candidats ayant accepté une proposition doivent finaliser leur inscription administrative auprès de l’établissement concerné.

Objectifs et transparence de Parcoursup

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) met à disposition les algorithmes et le cahier des charges utilisés par Parcoursup dans le cadre de la procédure nationale de préinscription pour l’accès aux formations initiales du premier cycle de l’enseignement supérieur. Cette transparence vise à rassurer les candidats sur le bon fonctionnement et l’équité du processus.

Critiques et limites

Parcoursup, malgré ses avantages, n’est pas exempt de critiques :

  • Complexité du Processus : La constitution des dossiers et la formulation des vœux peuvent être perçues comme complexes et stressantes pour les étudiants et leurs familles.
  • Incertitudes et Stress : Le fait de recevoir des réponses en décalé et de devoir attendre des propositions peut générer du stress et de l’incertitude chez les candidats.
  • Critères de Sélection Variables : Chaque établissement définissant ses propres critères de sélection, il peut y avoir une disparité dans l’évaluation des dossiers, ce qui peut sembler injuste pour certains candidats.
  • Charge de Travail pour les Enseignants : La préparation des dossiers et des lettres de recommandation représente une charge supplémentaire pour les enseignants de lycée.

Parcoursup représente une réforme majeure du système d’accès à l’enseignement supérieur en France. En mettant l’accent sur la transparence, l’équité et l’accompagnement, la plateforme vise à faciliter l’orientation des étudiants et à rendre le processus d’admission plus juste et plus clair. Cependant, comme toute réforme, elle n’est pas exempte de critiques et de défis, notamment en termes de complexité et de stress pour les candidats. Néanmoins, avec des ajustements continus et une volonté d’amélioration, Parcoursup continue d’évoluer pour mieux répondre aux besoins des étudiants et des établissements d’enseignement supérieur.