Etudiants

Bouchons dans Parcoursup 2024

Alors que la phase principale de Parcoursup 2024 approche de son terme le 12 juillet, une situation d’embouteillage se dessine de manière inquiétante sur la plateforme d’admission dans l’enseignement supérieur. Les candidats nés en 2006, formant une cohorte importante de 645 000 lycéens, se retrouvent face à une concurrence accrue, une augmentation de 15 % par rapport à l’année précédente. Sur les réseaux sociaux, les aînés les interpellent : « Les 2006, libérez des places pour les plus vieux ! ».

À cette cohorte s’ajoutent 169 000 étudiants en réorientation, 97 000 candidats à la reprise d’études et 34 500 jeunes scolarisés à l’étranger. Au total, 945 500 personnes évoluent sur Parcoursup, contre 917 000 en 2023, créant ainsi un véritable embouteillage.

Paul, un lycéen de la génération 2006, exprime son désarroi :

« Les étudiants qui se réorientent nous mettent la pression pour dégager de Parcoursup mais nous sommes dans ce même bouchon »

Ayant récemment terminé ses épreuves du bac, il attend désespérément une place en licence de psychologie, avec seulement une réponse positive pour une licence d’AES, qu’il bloque avec un « oui mais » en attendant mieux. « Le pire, c’est que quelqu’un est sans doute vraiment intéressé par cette filière. Pour moi, c’est seulement une solution pour ne pas rester sans rien », explique-t-il.

Un Mini-Baby-Boom en 2006

Cette situation trouve en partie son origine dans un mini-baby-boom survenu en 2006, avec un taux de natalité de 13,3 naissances pour 1 000 habitants, contre 12,8 en 2005. Un phénomène similaire avait été observé en 2000, soulevant déjà des questions sur la capacité de l’enseignement supérieur à absorber un afflux accru de nouveaux bacheliers. Aujourd’hui, le scénario se répète.

Parcoursup est saturé

Selon Jérôme Teillard, chef de projet de Parcoursup, deux mouvements se juxtaposent : une progression démographique des effectifs depuis 2018, prévue jusqu’en 2028, et une hausse du nombre de lycéens formant des vœux sur Parcoursup. Cette hausse s’explique également par l’augmentation du nombre de formations sur la plateforme, passant de 13 000 en 2013 à 24 000 aujourd’hui.

Teillard reste néanmoins confiant : « En mai et juin, tout le monde est présent sur la plateforme. Ce n’est plus le cas en juillet. Entre les lycéens qui n’ont pas eu le bac, les étudiants qui sont pris en 2e année et reviennent sur leur choix de réorientation, ceux qui partent faire des études à l’étranger… ». Pour rassurer les candidats, il rappelle qu’en 2023, 95 % des lycéens avaient obtenu au moins un vœu, avec une moyenne de six par candidat. Dès le 4 juillet, Parcoursup activera son service d’accompagnement personnalisé pour aider chaque lycéen à accéder à l’enseignement supérieur.

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