Actualités

Des squats à Marseille

La résidence autrefois fièrement inaugurée, arbore désormais une façade délabrée, témoignant des ravages du squat. Les balcons sont recouverts de bâches, les fenêtres brisées ou condamnées. Pour les résidents, c’est un spectacle désolant, loin de l’image de la résidence paisible qu’ils avaient connue.

Pour certains propriétaires, comme celui que nous avons rencontré, ces derniers mois ont été un véritable cauchemar. « On m’a squatté mon appartement pendant plusieurs mois. Tout est saccagé. Ils m’ont laissé un véritable champ de ruines : la porte, les fenêtres. Ils ont même tenté de mettre le feu. C’est une vengeance », déclare-t-il avec amertume.

Outre les dégâts matériels, les squatteurs ont également trafiqué les installations électriques, mettant en péril la sécurité des résidents. Jean-Michel, président de l’association des copropriétaires, nous montre les dégâts : « Ils se réapproprient l’électricité dans les appartements, contournent les compteurs Linky. C’est un danger mortel. Ils pourraient mettre le feu à tout l’immeuble », alerte-t-il.

Face à cette situation, l’association des copropriétaires s’efforce de reprendre le contrôle. Grâce à une cagnotte Leetchi, ils ont pu déblayer 210m3 de déchets. Mais la tâche est immense. « C’est une présence quasi-quotidienne », explique Jean-Michel, déterminé à ne pas baisser les bras.

Pourtant, les tentatives pour expulser les squatteurs sont souvent infructueuses, voire dangereuses. Malik, un résident, raconte sa rencontre violente avec l’un d’eux : « J’ai été reçu par quelqu’un de cagoulé, avec un couteau. Il m’a menacé de me poignarder. À ce stade-là, on sait qu’il ne partira pas », déplore-t-il.

Les images de vidéosurveillance témoignent de la présence menaçante des squatteurs armés de machettes. « C’est le far west », s’exclame Malik, dénonçant également une organisation criminelle derrière ces squatteurs, avec des véhicules déposant les squatteurs directement devant la résidence, moyennant une somme d’environ 500 euros.

Malgré les efforts déployés, une cinquantaine d’appartements restent encore squattés, plongeant les propriétaires dans un désarroi croissant face à l’impunité dont semblent jouir ces squatteurs.

La loi du 27 juillet 2023 durcit les sanctions :  désormais, l’introduction illégale dans le logement d’autrui est passible de 3 ans de prison et d’une amende de 45 000 € (contre 1 an de prison et 15 000 € d’amende précédemment). De même, l’occupation de ce logement sans autorisation est soumise aux mêmes sanctions.