Etudiants

Crise du logement étudiant

Étudier dans des conditions optimales devient un défi majeur sans un logement adéquat. Alors que les Crous affichent complet et que le parc de logements privés peine à répondre à la demande, la situation pour les étudiants locataires se complique davantage. L’inflation et la hausse des taux d’intérêt poussent de nombreux propriétaires à ne plus quitter leur habitat pour en acquérir un autre, aggravant ainsi la pénurie de logements disponibles pour les étudiants. Louer un studio ou un appartement n’a jamais été aussi difficile, comme le révèle une enquête de PAP (Particulier à Particulier), relayée par le JDD.

La course au logement après Parcoursup

Les résultats de Parcoursup, annoncés récemment, marquent le début d’une période d’incertitude pour de nombreux étudiants et leurs parents. Trouver un logement adéquat devient une source d’angoisse majeure. Selon PAP, l’offre locative a chuté de 7% au cours des 12 derniers mois, s’ajoutant à une diminution de 14% l’année précédente. Dans les grandes villes où le prix du mètre carré dépasse les 20 euros, la demande de logements diminue significativement. Par exemple, à Lyon, la location d’un studio de 25 m² coûte en moyenne 533 euros, avec une baisse de la demande de 3,3%. À Nice, où le loyer moyen atteint 660 euros, la demande a baissé de 1,6%.

Le succès des villes moyennes

Les villes moyennes, en revanche, connaissent une demande croissante pour les logements étudiants. Au Mans, par exemple, les demandes de locations ont augmenté de 22,8% entre juin 2023 et juin 2024, en raison de l’augmentation des formations proposées. Le loyer moyen pour une vingtaine de m² y est de 425 euros. Des tendances similaires se constatent à Limoges, Reims et Le Havre, faisant de ces villes des choix attractifs pour les investisseurs.

Une situation explosive à Paris

À Paris, les Jeux Olympiques de 2024 aggravent une situation déjà tendue. L’offre de logements a diminué de 12% à l’approche de l’été, les propriétaires préférant louer à des touristes à des prix plus élevés. Cette situation risque de laisser de nombreux étudiants sans logement jusqu’en septembre. Avec des loyers étudiants atteignant 1.055 euros par mois pour de petites surfaces, les étudiants les moins fortunés doivent envisager des solutions alternatives, comme changer d’établissement, faire des trajets interrégionaux plus longs ou rester chez leurs parents. Paris, qui accueille 13,5% des étudiants français avec 5.000 nouveaux arrivants chaque année, voit son parc locatif atteindre ses limites.

Les opportunités en Île-de-France

Face à cette crise, certaines villes d’Île-de-France comme Meaux, Montreuil ou Aulnay-sous-Bois deviennent des alternatives attractives grâce à des loyers plus abordables, variant entre 573 et 773 euros par mois. Ces villes profitent de la saturation de la capitale pour attirer les étudiants en quête de logements plus économiques.

La crise du logement étudiant reflète des problématiques plus larges du marché immobilier en France. Des mesures adaptées et des politiques innovantes sont nécessaires pour répondre à la demande croissante et permettre aux étudiants de poursuivre leurs études dans des conditions sereines.